Texte _ Denis Girard (novembre 2010)
Les murs murmurent près des portes fermées
Les murs susurrent leurs rêves cachés
Les murs c’est bien connu
Ont de larges oreilles
Dressées tout en pointu
Pour cueillir les merveilles
Les secrets nébuleux
Des hommes qu’on enferme
Entre tous ces murs
Qui s’érigent dans la pierre
Les murs même s’ils sont durs
Bien plus durs que l’acier
Finissent c’est bien sûr
Un beau jour par tomber
Il suffit parfois
d’un concert de trompettes
Qui tourne autour de soi
Comme pour une conquête
Ça dure parfois des années
Avec des soldats à la guérite
Et puis sous le concert des voix
Ils s’égrainent et s’effritent
Les murs poussent autour des châteaux
Et des gros bungalows
Ils sèment la colère
Pour tous les droits bafoués
Les terres volées
Les populations affamées
De cruels injusticiers
Les peuples lancent des jurons
Et s’haïssent en silence
Les rockettes et les kamikazes
Explosent à pleins gaz
Sur les places publiques
Les murs chantent les raisons
Et commandent à foison
D’autres immenses murs de béton
Pour empêcher la guerre
Ils n’ont jamais compris
Que dans tous les pays
Naît la soudaine envie
Lorsqu’ils sont bâtis
De les jeter à terre
Berlin Gérico Israël
Rêvent de milliers de ponts
Pour unir les maisons
Au-delà des religions
Qui emmurent la raison
Et divisent les hommes
Sur le pont d’Avignon
Ou de Sarajevo
Monte un chant nouveau
De paix planétaire
Les hommes sont fatigués
Ne croient plus aux armes
Des vies enfermées
Ils ont trop vu de larmes
Dans les villes fortifiées