On cache si bien sa détresse
Sous le travail quotidien
Qui nous tient en laisse
On n’est jamais déprimé
Le sourire toujours affiché
Aux quatre coins de nos journées
Quelle noblesse

On connaît de l’amour la déesse
Jolie avec presque rien
Qui nous met en liesse
On coule les plus belles années
Dans un paradis de beauté  
On le paie de sa liberté  
Le bas blesse

On mène une carrière pittoresque
Des défis herculéens
Qui vite nous oppressent
On voudrait tant être aimé
Pour le meilleur qu’on a donné
On rêve de nous voir retraités
Quelle allégresse

On a femme enfants et collègues
Noués au fil de nos mains
Quand parfois on s’arrête
Les devoirs et les beaux soupers
La magie qui part en fumée
Nos rêves qu’on a mis de côté
Quelle richesse

On prend par dépit une maîtresse
Un jupon fleur du matin
Qui nous prend aux fesses
On espère tout recommencer
Tout en préservant le passé
On finit par tout se gâcher
Quelle défaite

On se cache si bien sa détresse
On a le cœur sur la main
Qui toujours nous déserte
On se sent seul exilé
Quand l’amour nous est refusé
Par un ami, un étranger
Quelle faiblesse

Un soir vient nous coincer la détresse
Une tristesse nous étreint
Sauvage et secrète
On a envie de fracasser
La tête contre les rochers
Engourdir le feu des pensées
S.O.S.

On endort si bien sa détresse
On se fait croire qu’on est bien
On comprend on espère
Que la blessure est fermée
Que le vieux dur s’est réparé
Et l’on se jette dans la mêlée
Quelle prouesse

Paroles _ Denis Girard

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