Paroles _ Denis Girard (octobre 2009)

Ces grands adolescents qui refusent de vieillir
Tellement émouvants qu’on voudrait vite rajeunir
Pour pouvoir les choyer une nouvelle fois
Les aider à guérir blottis entre nos bras

Ces beaux rois fainéants assis devant leurs jeux
Qui exigent de nous toujours plus toujours mieux
Se font tirer l’oreille pour se pencher les yeux
Sur les mille problèmes qui ne parlent pas d’eux

Ils sont si pathétiques à souffrir le martyre
Pour une petite corvée un ménage à finir
Il faut tant supplier pour qu’ils lèvent le doigt
Qu’on fait tout étonné qu’ils ne protestent pas

Et pour leur pardonner on accuse souvent
Le grand vide provoqué par tous ces faux parents
Qui essaient de soigner leurs blessures d’enfants
Sous un ciel de jupons ou une pluie de glands

Tout ce que nos parents ont voulu nous montrer
Les nobles sentiments la générosité
Le plaisir de donner sans attendre en retour
Apparaissent à leurs yeux des rêves de troubadour

Toutes les générations tentent d’évoluer
En cassant la figure à leurs pauvres aînés
On met à la poubelle leurs nobles expériences
En cachant sous l’humour toute l’indifférence

Ces beaux effarouchés qu’on a privés d’amour
Sont parfois délinquants révoltés au cœur lourd
Ils veulent réinventer un monde où les parents
Ne détruisent jamais les châteaux des enfants

Ces grands bébés rageurs quand ils tombent en amour
Inventent des vérités qu’ils défendront toujours
Contre tous les petits au chaud dans leurs girons
Qui riront à leur tour de leurs belles convictions

Les sottes étiquettes veulent figer les couleurs
Bébés rois ou téflons, X, Y ou boomers
On apprend à aimer dans des bras imparfaits
Et pour tout réparer on donne ce qu’on voulait

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