Paroles _ Denis Girard (septembre 2012)
Mes vers tentent de capturer
De notre vie l’intensité
Dans la grande fausse des souvenirs
Ils voudraient les voir resurgir
Tous ces instants de merveilleux
Ces images qui ouvrent les yeux
De l’enfant enfoui quelque part
Sous les mille cauchemars
De la peur froide et des remords
Mes vers tentent de maquiller
Les peaux flasques et les mains gercées
Les déprimes et les vies bâclées
Les consciences si vite étouffées
Les malheurs de s’être embarqué
Dans la galère des faussetés
Des contraintes de l’apparence
Les chagrins de la dépendance
Mais ce sont des paniers percés
Mes vers portent tant de révoltes
Tant de crimes et de rage folle
La souffrance dans les cours d’école
La rancœur pour la main frivole
Les vies jetées à la poubelle
Les cœurs aimés dans la ruelle
La faim au milieu d’un banquet
Les pauvres couchés dans les déchets
L’enfant que personne ne connaît
Les vérités que l’on bâillonne
La politique toujours aphone
Les poètes et leurs nombrils
Les prétentieux qu’on glorifie
Les histoires qui ne disent rien
Les télés qui nous consomment
Les vies perdues au téléphone
Les files d’attente devant le vide
La cruelle perte de l’oubli
Ils viennent après comme l’ambulance