Paroles _ Denis Girard
Musique _ Daniel Loiselle
Arrangements _ René Béchard, Paulin Lacroix, Daniel Loiselle
Le Temps de dire ici
On est déjà là
Las d’être là
Et pourtant bien mieux qu’ailleurs
Si bien qu’on a peur
De faire un autre pas
On s’assoit sur son cul
Et on se dit : « J’aurais donc dû…
Partir pour nulle part
Quand c’était le temps. »
Mais quand est-ce le temps
Si ce n’est maintenant?
Et tant pis s’il est trop tard
Et tant pis si on a niaisé
Il faut bien se décider
À partir en son temps!
Le temps ma maîtresse
Toi qui ne vieillis jamais
Toi qui gardes la jeunesse
Enfermée dans ton palais
Donne-moi rendez-vous
N’importe où, où tu voudras
Tu n’as qu’à ordonner
Tu sais, je serai là
Dans ta boule de cristal
Dans tes horloges en furie
Secret de ta destinée
Qui tique taque ma vie
Tu fais jaillir le printemps
Où et quand tu veux
Mène tes ouragans
Comme le jugement d’un dieu
Qui tout à coup serait devenu fou
Et tuerait pour le goût
Les plus pauvres, les riens du tout!
Le temps, c’est bien tentant
De vouloir te tuer
Toi qui presses le pas
Des travailleurs fatigués
Dans toutes tes usines
Où l’on immole des vies
Pour le vernis luisant
D’une voiture dernier cri!
Le temps ça me démange
D’aller te pourchasser
Dans le cœur d’une navette
Dans tes projets fusée
Qui tournent en rond
Dans mille galaxies
À coup de millions
Du Tiers-Monde
Qu’on sacrifie
À la grandeur d’un drapeau
Le temps, je t’emmerde
Et je m’évade souvent
De ta tyrannie
Qui brûle mes instants
Je pars dans mes rêves
Et je défie ta loi
Je traîne et gaspille
Des minutes et des heures
Et je suis de plus en plus jeune
Sous le poids des années!
Le temps, je te surveille
Je connais ta complice
L’espace qui te suit
T’enveloppe et te tisse
Elle est là quand tu arrives
Et te suit à la trace
C’est le lieu de tes crimes
L’autre côté de ta face
La naissance et la mort
L’amour et la vieillesse
Le désir et le remords
L’ennui et la jeunesse
Se plient sous tes pas
Quand tu parles
On t’obéit
Le temps c’est bien toi
Le maître de nos vies!
Un jour, j’inventerai
Une machine superbe
Qui saura remonter
Toute cette vie de merde
Je naviguerai sur les courbures du temps
Des confins de l’espace jusqu’à l’envers de
L’instant
Où tu vins au monde
Au nom de l’ordre et de la vérité
Et là tout doucement
Je t’assassinerai
Puisque l’amour est mort
C’est toi qui l’as tué
À petit feu, au quotidien
Sans te faire remarquer
Et je crierai : « Le temps est mort
Vive l’amour pour l’éternité
Vive l’amour pour l’éternité! »