J’ai le corps plein de flatulences
Des beaux gros pets d’irrévérence
J’ai d’la misère à digérer
Tout c’qu’on voudrait m’faire avaler
J’arrive même pus à me payer
Mon pain, mon beurre, mon steak haché
Pour mon p’tit fun d’la fin d’semaine
Ma caisse est vide, j’ai pus une cenne
Les taxes arrêtent pas d’augmenter
Les prix essayent de pas bouger
Mon p’tit salaire a l’air niaiseux
J’peux rien m’payer de ce que j’veux
Ma blonde va plus d’in magasins
Quand t’es cassé ça sert à rien
À me r’garde comme un sans dessein
Un incapable, pas trop fin fin
Dans les campagnes et dans les champs
On pouvait vivre sans trop d’argent
Planter au moins quelques légumes
Nourrir des bêtes cueillir des prunes
Mais sur l’asphalte c’est effrayant
C’est plus dur de manquer d’argent
Avec le p’tit chèque du bien-être
On passe même pour des malhonnêtes
Ça sent le vieux poisson pourri
Ça pue la marde le dégueulis
On a pus l’goût de prendre un coup
La rage nous a tous rendus fous
La digestion c’est important
Quand t’as l’moton c’est inquiétant
Tout peut péter sans avertir
Tous les boyaux soudain s’ouvrir
J’ai le corps plein de flatulences
Des drôles de pets vraiment étranges
J’ai un orchestre d’in z’intestins
Qui va sauter si je fais rien
Je pense qu’au tout début du monde
Les gaz voyageaient à la ronde
Le big bang dans les intestins
De dieu qui comprenait pus rien
Tout d’un coup ça s’est compliqué
Les éléments se sont cognés
À des millions d’années-lumière
Le plus gros pet de l’atmosphère
La fin du monde c’est pour demain
Les gaz condensent chez les pas fins
Rien dans les poches rien dans les mains
Plus rien à perdre ça pète en chien